L'équipe de France ne vient pas à Madrid en victime expiatoire. Mais si elle veut ramener un résultat d'Espagne, il faudra répondre à plusieurs critères, mardi.

DEFENDRE SANS PERDRE L'EQUILIBRE

Didier Deschamps a fini par revoir le quart de finale de l'Euro 2012, dont il disait pourtant récemment qu'il ne lui serait d'aucune utilité pour préparer la rencontre de mardi. Ce  match, les Bleus l'avaient perdu en reculant. DD, lui, souhaite que ses hommes avancent. Et, même s'ils devront défendre plus qu'ils n'attaqueront, ils devront s'exécuter sans être acculés sur leur but. A défaut, la vague reviendra encore et toujours et la digue finira par céder. C'est inéluctable alors que l'équipe de France ne possède semble-t-il pas les qualités pour jouer à trente mètres de son but sur une rencontre entière."Le problème avec l'Espagne, c'est qu'elle a la qualité pour garder le ballon. Mais je suis convaincu que venir ici et seulement penser à défendre n'est pas une solution", a lancé Deschamps en conférence de presse, lundi. Les Bleus devront donc trouver le juste équilibre.

DISCIPLINE, DISCIPLINE ET ENCORE DISCIPLINE

Quelle que soit la tactique et la disposition d'équipe retenues par Didier Deschamps, il faudra que les Bleus fassent preuve de discipline, qualité qui va souvent de pair avec la maturité. Ce dont la sélection nationale ne peut guère se targuer, compte tenu de son vécu relatif. Pourtant, un résultat positif en Espagne passe par là. Le moindre relâchement peut-être fatal face à cette araignée ibère, qui aime tourner autour de sa proie et la piquer à la moindre ouverture. Les hommes de Laurent Blanc ont payé pour le savoir en juin dernier. Le sélectionneur d'alors avait renforcé son côté droit pour annihiler les offensives de Jordi Alba, latéral ailé. A l'arrivée, l'ouverture du score était venue de ce flanc. "Il faudra bien défendre collectivement", a souligné Didier Deschamps, en appuyant tout autant sur "défendre" que sur "collectivement". Le partage des taches n'est pas encore ce que l'équipe de France fait de mieux depuis que DD est arrivé aux manettes. Il faudra cependant hausser le ton mardi. Obligatoirement. A défaut, faire en sorte que les temps faibles soient gérés au mieux. Et que Jordi Alba se montre moins efficace lorsqu'il débordera.

RENTABILITE, LE MAITRE-MOT

Si ça rigole, les Bleus conserveront le ballon 40% ou 45% du match, mardi. Mais ce sera peut-être moins. Quoi qu'il en soit, l'équipe de France devra en l'utiliser à bon escient et rentabiliser les quelques coups qu'elle aura à jouer. Didier Deschamps a appuyé sur ce point en conférence de presse. "A la perte du ballon, l'Espagne ferme vite les angles et oblige l'adversaire à s'en débarrasser. Il suffit que la première passe ne soit pas bonne... Il faudra être capable de bien ressortir avec le ballon et être efficace lors des situations où on pourra l'être." De retour dans le onze de départ après avoir été laissé au repos contre le Japon,Yohan Cabaye aura un rôle primordial à jouer dans l'entrejeu bleu. Faire le geste juste, rapidement et échapper à la pieuvre ibère, voilà le défi proposé au joueur de Newcastle et aux animateurs bleus. Celui des buteurs sera de se montrer plus efficace que récemment et vendredi notamment. Karim Benzema est évidemment visé. Sa disette avec les Bleus dure depuis l'Estonie (4-0).C'était avant l'Euro.

UN MAUVAIS JOUR IBERE ?

Mieux vaut compter sur soi que sur les autres. C'est un fait. Et si l'équipe de France remplit les trois conditions décrites plus tôt, elle ne sera peut-être pas loin du compte. Si la Furia Roja y met un peu du sien et qu'elle se montre, par le plus grand des hasards, moins inspirée qu'elle ne l'est régulièrement, l'équipe de France ne pourra que s'en réjouir et probablement en profiter. Il est rare que l'Espagne se rate mais ça peut lui arriver. Karim Benzema a tenu à le rappeler, lundi lors de la traditionnelle conférence de presse d'avant-match. "Elle n'est pas imbattable. L'Espagne est une grande équipe, avec des grands joueurs, mais on peut rivaliser. Les Espagnols auront en face d'eux onze guerriers."